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Je ne ressemble à aucune autre romancière. (et c'est ok)


Longtemps, je me suis bridée, j'ai refoulé ma singularité et mes envies. Longtemps, j'ai jugé mes désirs parce que, dans mon imaginaire, ils ne ressemblaient pas à l'image que je me faisais de la Romancière. (avec un grand R.)

Je m'enfermais dans cette image étriquée de l'écrivaine en chemise blanche et petites lunettes rondes, sérieuse, un peu snob, très cultivée, à l'expression fluide et déliée. Cette auteure parisienne chic. Cette romancière idéale. Qui reçoit l'inspiration. Qui cultive le détachement. Qu'on n'ose pas approcher. Cette élue qu'on admire en secret.

Longtemps j'ai cru qu'il me fallait correspondre au moule pour exister dans le game éditorial.

J'ai donc essayé de modéliser ma plume, de coller à ce que je croyais qu'on attendait de moi. J'ai cherché quels étaient les sujets des romans qui défrayaient la chronique, les trucs et astuces de celles et ceux qui avaient réussi. J'ai essayé de leur ressembler. Je croyais qu'il existait une recette magique. Je croyais qu'il fallait que je leur ressemble.

J'ai eu honte de m'inspirer de ma vie, de mes amis, des personnes que je rencontre, des pays où je vis. J'ai repensé à mon prof de stylistique de l'université ( que j'adorais) qui jugeait avec condescendance des auteurs à succès comme Laurent Gaudé dont il traitait les incipits ( débuts de roman) de vulgaires clichés. Longtemps, je me suis comparée à mes copains haïtiens qui entraient chez Zulma, ou à ma copine franco-tunisienne qui était publiée chez Lattès.

Longtemps, j'ai cherché à me sentir légitime, à être reconnue, validée, à recevoir un tampon estampillée par une vraie maison d'édition, un pair, un mentor, le public, les médias, mes parents.

J'ai fait mon propre chemin, de mon côté, en testant les maisons d'édition participatives, les maisons d'édition anarchistes, artisanales, LA maison d'édition spécialisée dans la romance française, l'autoédition. J'ai travaillé avec des éditeurs, des sœurs et frères de plume, des agents littéraires, des coachs de plume. J'ai suivi des ateliers d'écriture, j'ai participé à des concours, je me suis lancée des défis.

Tout ce temps-là, je baignais dans la frustration parce que je ne rentrais pas dans les cases.

Ce parcours m'a énormément apporté bien sûr. Je me suis professionnalisée, j'ai enrichi mes idées, j'ai approfondi mes intrigues, j'ai cerné mes personnages en les incarnant de façon littérale. Et évidemment je continue à me former, à cocréer avec des personnes du milieu, plus avancées que moi ou juste intéressées par mon travail.


Mais il y a une chose qui a changé.

J'ai réalisé que j'ai surtout envie de m'amuser.


M'amuser à raconter mes histoires sur mes réseaux sociaux, dans ma newsletter, dans mes 365 jours de live sur facebook. M'amuser à partager mes expériences, à romancer mes souffrances, à extrapoler mes fantasmes. M'amuser à créer ma réalité en fabriquant des livres comme des commandes à l'Univers. M'amuser à me guérir et à guérir mes lecteurs d'âme. M'amuser à jouer à la marchande, à leur vendre mes livres, à leur vendre du rêve, à leur dire que oui, tout est possible.

M'amuser à faire des photos où j'incarne mes personnages, m'amuser à jongler entre visible et invisible, entre fiction et réalité, m'amuser à lancer des private joke entre les lignes que seuls quelques lecteurs comprendront. (ou pas)


Là, par exemple, j'ai ressorti des placards une pièce de théâtre écrite il y a trois ans, en hommage à trois garçons qui ont marqué mon adolescence. Trois amis: un roux, un brun, un blond. Une comédie dramatique dans laquelle ces trois hommes se retrouvent pour une drôle d'occasion: un enterrement. Celui de leur amie d'enfance Ninon avec laquelle chacun des trois partage une histoire, des silences, des secrets, des aventures. Ninon, c'est en partie moi.

Je sais qu'avant j'aurai eu honte par avance, j'aurai eu peur, j'aurai eu des attentes. Je me serai dit que tu allais te demander ce qui était vrai et ce que j'avais inventé. J'aurai repensé à mon prof de stylistique qui aurait sans doute dit qu'à part Rimbaud et Proust, les auteurs qui s'inspirent de leur vie ne valent pas grand-chose. J'aurai trouvé l'idée un peu exhibitionniste voire indécente, impudique de vouloir ainsi publier un texte né dans ma vie privée. Je me serai dit Fanny, tu cherches les embrouilles, il va y avoir du règlement de compte dans l'air, ça va ragoter sec dans les chaumières. Tu vas en déclencher plus d'un à ce petit jeu. Fanny, tu charries, tu provoques. C'est embarrassant.


Mais tu sais quoi? en vrai ça m'amuse vachement de lancer ce texte à l'univers. J'ai pris beaucoup de plaisir à imaginer ma mort (exercice hyper mégalo, je me suis lâchée), j'ai adoré caricaturer ces hommes que j'ai aimés avant. J'ai adoré écrire et quand je l'ai relu rapidement avant de le publier, je me suis marrée toute seule. J'ai trouvé qu'il y avait plein de rebondissements, qu'on passait du rire aux larmes, que ça sonnait juste dans l'ensemble, que c'était bon et que sur scène, avec Arditi, Lucchini et Vaneck, ça ferait un bon remake de Art (Yasmina Réza) ou encore de Sarraute (Pour un oui ou pour un non)


Oui, je suis le genre de romancière qui fait des photos en cuissardes et qui écrit avec son tarot de Marseille. Oui, je suis le genre de romancière qui vit dans des pays dont on parle que lorsqu'il y a la guerre. Oui, je suis le genre de romancière qui aime jouer dans ses histoires, dans son métier, qui aime côtoyer ses lecteurs de près, les aider eux-mêmes à écrire. Oui, je suis amie avec mes lecteurs et mes clients comme je l'étais avec mes élèves. (pardon) Oui, je suis une romancière accessible, une romancière "next-door" , une romancière les pieds dans la réalité et la tête dans les étoiles.


Est-ce que je vais gagner plus d'argent comme ça? Attirer plus de lecteurs? Être enfin publiée chez Iconoclaste ou Fayard? J'en sais rien. Et c'est ok, parce qu'au moins, je me serai bien marrée.


Avec culot, désir et plumes,


Fanny


ta romancière chamane et badasse du Sahel qui se lâche, qui se marre, qui s'amuse à écrire, publier et vendre ses histoires.


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